Des panoplies de panneaux
Trop de signalisation tue la signalisation

Au moins ca veut dire que le bâtiment ne s'affaisse pas. Et que le vieux panneau n'a pas été retiré, ce qui arrive de temps en temps : un nouveau panneau peut être posé sans que les anciens ne soient retirés, ou alors uniquement le panneau principal et non les panneaux ou panonceaux accessoires. Sur cette photo, on peut s'amuser à deviner l'ordre de pose des panneaux :

Au final, cela donne un exemple de sens interdit (sur la porte barrière) qu'on peut en fait emprunter à vélo "à faible allure". L'exemple de conflit apparent qui suit ne concerne pas spécifiquement les cyclistes mais je ne peux résister à l'envie de le mettre :

Il s'agit en fait de signaler qu'on ne peut sortir à la première sortie du rond point à droite, rond-point alors considéré comme une intersection par un raccourci graphique un peu rapide. C'est comme si le rond-point était apparu après le panneau.

Les situations peuvent être encore plus subtiles pour le cas du vélo. Le vélo a en effet droit à ses propres pistes souvent récentes, pas toujours prévues à la pose initiale des panneaux. Par exemple, dans la photo qui suit, on a l'impression que la piste des bords de Marne est interdite aux vélos.

Mais en fait, les panneaux concernent la route à gauche de la piste cyclable, sur laquelle on trouve le ralentisseur. Avant la pose du panneau B9b (Interdiction d'accès aux cycles), c'était évident, mais la pose du B9b créée une confusion subtile. Le cycliste est donc obligé d'utiliser la piste cyclable, malgré les apparences contraires. Rigoureusement, le panneau devrait être sur la séparation entre route et piste, ou être à gauche de la route.

La présence d'un marquage au sol aurait supprimé toute confusion. Enième particularité du vélo, il a en effet droit fréquemment à des marquages au sol, qui peuvent entrer en conflit avec les panneaux. Tous les usagers considèrent alors que le marquage au sol prédomine, alors que dans la théorie ce sont les panneaux qui devraient prédominer. Voici un exemple où on peut penser qu'il s'agit d'un simple oubli de panonceau "sauf vélo"

On peut tourner à droite à vélo pour prendre le contre-sens cyclable, malgré le sens interdit sans panonceau "sauf cyclistes". Quant au panneau en face, je vous laisse juge de savoir s'il concerne la rue ou s'il concerne la porte cochère quand elle est ouverte (elles ont en effet quelquefois droit à leur propre signalisation). Il y a aussi la possibilité que le panonceau ait été posé au mauvais panneau de ce croisement !

Dans le cas qui suit, sur le trajet vers la forêt de Notre Dame, on sent plus une mise en place curieuse qu'un simple oubli (à noter que cette photo est prise à quelques centaines de mètres du rond-point photographié au-dessus).

Et voila donc comment on se retrouve à passer outre quelques panneaux pourtant très explicites. Sur les cas ci-dessus, la solution de l'énigme est immédiate. Mais elle est quelquefois plus complexe. Revenons à la véloroute des bords de Marne qui nous a servi d'exemple précédemment avec ses panneaux B0. Un peu plus loin, un nouveau problème apparaît.

La voie verte s'arrête, un panneau interdit à proximité, puis un deuxième plus loin, interdisent de continuer en ligne droite, et un marquage au sol confirme la direction. Il "faut" aller dans la propriété privée de Veolia à gauche, en roulant au pas, et en espérant qu'on ne nous demande pas le badge obligatoire. D'ailleurs le cycliste qui s'aventurerait tout droit verrait un troisième panneau sens interdit pour bien insister.

Alors, pourquoi mes trajets, et les cyclistes en général, ignorent-ils ces trois panneaux sens interdits et le fléchage au sol ? La réponse est a cent cinquante mètres de la question.

La continuité cyclable passe en fait par ce parking privé, et dans le sens de Paris vers Joinville, l'indication n'apparaît qu'à la sortie du parking. Mais passons maintenant à des panneaux qui peuvent concerner des kilomètres de trajets.

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